jeudi, avril 25

Avec Dali, les Bassins des Lumières espèrent 700.000 visiteurs en 2023

« Nous sommes partis du nord de Vienne, passés par la Côte d’Azur, on est allés à Venise aussi. Et maintenant nous allons à Cadaqués avec Dalí », entame Gianfranco Iannuzzi, le directeur artistique des expositions des Bassins des Lumières. La nouvelle destination n’évoque, a priori, pas grand-chose, sauf pour un habitant situé entre Perpignan et Barcelone. Cadaqués est une petite commune de pêcheurs d’à peine 2.889 habitants, noyée entre les vallons catalans et la mer Méditerranée. Ce bourg possède une particularité : il est le seul endroit où Dalí se sent chez lui. Une attache incontournable de l’artiste à observer… à Bordeaux, dans le plus grand centre d’art numérique au monde, logé dans les 13.000 m2 de l’ancienne base sous-marine.

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Cette nouvelle exposition de 38 minutes embrasse parfaitement le potentiel du lieu par les effets de profondeur et la bande sonore exclusivement composée de morceaux des Pink Floyd. L’autre exposition courte – d’une dizaine de minutes – porte quant à elle sur un second prodige catalan : l’architecte Gaudí. L’œil divague volontiers au fil des enchevêtrements de formes, de couleurs étincelantes et des œuvres du maître, dont les célèbres peintures « La tentation de Saint-Antoine » ou « La persistance de la mémoire ». Si le regard est tantôt accroché aux surfaces plates, c’est en se tournant vers l’eau endormie au pied des murs que le charme entier du spectacle se révèle. Le reflet des images procure une sensation de flottement. Le monde de Dalí n’aura été que rarement aussi palpable, donnant presque l’envie de plonger dans le bassin pour le rejoindre.

Pour monter un projet numérique de ce type, l’équipe doit disposer d’au moins 600 images et est contrainte d’obtenir le droit de les exploiter. L’équipe artistique a donc jeté son dévolu sur Dalí et son œuvre particulièrement riche.

Marché prometteur

Le Bassin d’Arcachon n’est plus le seul à avoir la cote en Gironde. Les Bassins des Lumières, après une ouverture en juin 2020 au cœur de la crise sanitaire, avaient réuni 587.000 visiteurs en 2021 puis 670.000 en 2022, contre un objectif initial fixé à 350.000 visiteurs annuels lors de l’ouverture. Pour cette quatrième saison, Humbert Vuatrin le directeur des Bassins des Lumières, espère « dépasser le chiffre de l’année dernière ». Le cap des 700.000 visiteurs est donc en ligne de mire. La communication sur la nouvelle exposition (prints, communication numérique et dans les médias), omniprésente dans les rues de Bordeaux, devrait tout particulièrement servir à cet effet.

L’exposition aura coûté « plusieurs centaines de milliers d’euros, comme chaque spectacle » lâche, sans donner plus de précisions, le directeur du complexe. Derrière la moustache de Dalí, se cache la société Culturespaces Digital, spécialisée dans l’art numérique, les technologies requises et l’aménagement des lieux utilisés. Les Bassins des Lumières de Bordeaux ne sont pas les seuls sur la liste. La société a ouvert trois centres en 2022 : L’Infinity des Lumières à Dubaï, le Hall des Lumières à New York et le Théâtre des Lumières basé à Séoul, où elle y projette les mêmes spectacles. Au total, Culturespaces Digital possède désormais huit centres à travers le monde. De quoi diffuser sa révolution de l’art numérique, où le numérique et la lumière semblent déjà remplacer les toiles et la pierre.

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