dimanche, septembre 8

Égalité professionnelle : 12 dirigeants s’engagent à promouvoir les femmes aux postes de pouvoir

Plus de femmes aux postes à responsabilités : c’est l’engagement qu’ont pris douze dirigeantes et dirigeants d’entreprises ce jeudi 5 septembre dans une tribune publiée dans Les Échos. Parmi eux, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, la directrice générale du Crédit Mutuel Arkéa Hélène Bernicot, le PDG de Forvis Mazars Hervé Hélias ou encore le PDG France de Sodexo Bruno Vaquette.

« La nécessité d’avoir des équipes mixtes, femmes-hommes, à la tête et à tous les niveaux de nos organisations n’est plus à démontrer. Dans les faits cependant, nous sommes loin d’atteindre des niveaux acceptables », rappellent-ils.

Dans leur texte, les patronnes et patrons s’engagent sur différents points. Comme « favoriser au quotidien l’inclusion des femmes dans nos équipes dirigeantes et nos comités exécutifs », « mettre en place les conditions matérielles concrètes de (la) réussite professionnelle » des femmes « afin d’alléger la charge mentale qui est aujourd’hui encore majoritairement féminine », « prendre en compte le sujet de l’équilibre entre les vies personnelle et professionnelle », ou encore « questionner l’absolue nécessité d’une mobilité géographique permanente des dirigeantes et dirigeants ».

Selon les signataires de la tribune, plusieurs raisons viennent expliquer le manque de femmes à ces postes. Parmi eux, les « biais inconscients qui incitent les cadres dirigeants à promouvoir des personnes à leur image ». Également citée dans le texte, « l’image souvent négative du pouvoir perçue par les femmes », notamment le déséquilibre entre vie personnelle et vie professionnelle qu’elle induit, décourageant les femmes à s’engager sur ces postes.

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La France bonne élève mais peut (largement) mieux faire

La France compte en moyenne 46% de femmes dans les conseils d’administration (CA) de ses entreprises, selon l’édition 2024 de l’étude annuelle de l’organisation Equileap. Un niveau bien supérieur au 30% atteint dans les CA des grandes entreprises des 27 pays développés passés au crible de cette enquête. Si bien que l’Hexagone atteint « une fois de plus le pourcentage le plus élevé », peut-on lire.

Au niveau des équipes de direction en revanche, le pourcentage de femmes n’est que de 27% en 2024 (+2 points par rapport à l’année précédente). Et, toujours d’après Equileap, « seules 10 entreprises françaises » ont une femme au poste de PDG, « dont trois dans le CAC40 », l’indice phare de la Bourse de Paris – Catherine MacGregor chez Engie, Christel Heydemann chez Orange et Estelle Brachlianoff chez Veolia. En outre, « 19 entreprises » à peine ont une femme directrice financière (contre 15 en 2023).

Malgré ce faible nombre, la France a obtenu le « meilleur score en matière d’égalité des sexes dans les entreprises », indique Equileap. Derrière elle figure ensuite l’Espagne puis, à égalité en troisième position, le Royaume-Uni, la Norvège et les Pays-Bas se partagent la troisième place. Pas de quoi fanfaronner pour autant. L’organisation souligne « la nécessité d’efforts » en matière d’inclusion pour l’ensemble des entreprises cotées. « Bien que le score moyen des entreprises ait augmenté progressivement, le rythme est particulièrement lent », regrette-t-elle.

Les entreprises contraintes par des quotas

Si la France se distingue de ses voisins, c’est notamment car des quotas sont fixés dans la loi. En effet, depuis 2011, la loi Copé-Zimmermann impose un seuil minimal de 40% de femmes dans les CA. Une mesure qui a « fait voler en éclat l’inertie en matière de parité économique qui prévalait dans les instances de gouvernance », selon le bilan du gouvernement dressé en 2021, une décennie après l’entrée en vigueur du texte. La proportion de femmes dans les CA a ainsi « plus que triplé en France en dix ans ».

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Une autre loi, adoptée en 2021, est censée encore faire bouger les lignes. La loi Rixain fixe un objectif d’au moins 30% de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises à compter de 2026, puis 40% en 2029.

Outre la représentativité des femmes aux postes de pouvoir, une autre bataille se mène en parallèle : celle de l’égalité des salaires. À poste comparable, une femme gagne 4% de moins qu’un homme, d’après une étude de l’Insee publiée en mars et menée dans le secteur privé. L’écart atteint même près de 15% à temps de travail égal et plus de 23% lorsque l’on regarde le revenu salarial moyen.

(Avec AFP)

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