samedi, avril 20

JO 2021 : “J’ai compris depuis longtemps que ça allait être des Jeux bizarres”, confie Pascal Martinot-Lagarde au sujet du huis clos à Tokyo

Pascal Martinot-Lagarde, spécialiste du 110 mètres haies, a réagi au huis clos annoncé pour les Jeux olympiques de Tokyo.

Tamayo Marukawa, la ministre japonaise des Jeux, a annoncé jeudi 8 juillet que les Jeux olympiques de Tokyo 2021 se dérouleront à huis clos pour prévenir la propagation du Covid-19. Une décision qui touche forcément les athlètes. Le spécialiste du 110 mètres haies, Pascal Martinot-Lagarde, ne s’y attendait pas.

Franceinfo: sport : Quelle a été votre réaction par rapport à cette décision ?
Pascal Martinot-Lagarde : Je ne m’y attendais pas du tout. Je pensais que les Japonais seraient autorisés à venir. En toute honnêteté, c’est comme si j’étais émotionnellement distant avec ces Jeux depuis l’année dernière. Nous ne sommes plus à une mauvaise nouvelle près. En fait, j’ai compris que ces JO allaient être très spéciaux, qu’il fallait les prendre comme tels, et ne pas se faire avoir par l’émotion. Lors des championnats du monde d’athlétisme à Doha, en 2019, beaucoup disaient que ça allait être très difficile en raison des fortes chaleurs. Je pense que certains athlètes ont raté la compétition car ils l’avaient déjà perdue dans leur tête avant même de l’avoir courue. Il faut prendre ces Jeux de la même manière, c’est à dire ne pas crier avant d’avoir mal. Ces JO seront ce qu’ils seront. Je ne suis même pas plus déçu que ça. J’ai compris depuis longtemps que ça allait être des Jeux bizarres.

Qu’est-ce que cela va changer pour les athlètes de ne pas entendre les encouragements du public ?
Je pense que s’ils veulent faire un minimum d’effort, ils mettront quand même des haut-parleurs, des simulations de public. L’ADN des JO, c’est le bruit, le boucan, les gens qui encouragent à fond. Cet été, il faudra vraiment plus se préparer à une course dans le silence, et avoir peut-être de bonnes suprises grâce à des semblants d’ambiance. Il faudra se motiver à courir avec soi-même. Personne ne réalise à quel point le public est transcendant une fois qu’on est au milieu de l’arène. Et ça, nous n’y aurons pas droit en tant qu’athlète.