dimanche, septembre 8

L’industrie allemande reste enlisée malgré un bon score en juillet

Asphyxiée depuis plusieurs années, l’industrie allemande retrouve un tout petit peu d’oxygène en juillet. Ses commandes ont ainsi légèrement augmenté durant ce mois. Selon Destatis, l’institut des statistiques allemand, cet indicateur clé pour le secteur manufacturier (pilier de l’économie allemande), a ainsi augmenté de 2,9% sur un mois, après une hausse de 4,6% en juin. C’est une surprise pour les analystes sondés par la société Factset, qui tablaient sur une baisse de 1,9%.

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Par ailleurs, sur un an, les commandes augmentent de 3,7%, précise Destatis. Cette hausse a été portée par la demande en provenance de l’étranger. Elle a augmenté de 5,1%, surtout de la zone euro (+5,9%). Les commandes intérieures, elles, ont stagné. Importantes, les commandes de matériel de transport (avions, navires, trains, véhicules militaires) ont joué un rôle important dans cette légère hausse, sans lesquelles l’indicateur baisse de 0,4%. De sorte que la situation des commandes industrielles d’outre-Rhin « semble se stabiliser », commente le ministère allemand de l’Economie, dans un communiqué séparé.

Un bon résultat en demi-teinte

Le ministère tient tout de même à temporiser : « Les indices des directeurs d’achat d’entreprises et les données actuelles sur l’économie internationale indiquent que la demande étrangère reste faible ». Un commentaire à mettre en lien avec les indicateurs de confiance dans l’économie allemande, qui dans les faits, se sont détériorés ces derniers mois. Ce qui fait dire au Bercy allemand que « l’activité industrielle du pays devrait donc rester modérée dans les mois à venir ».

 « Même avec ce deuxième bon chiffre consécutif, les commandes entrantes risquent de rester une île isolée dans un océan de données faibles », abonde Jens-Oliver Niklasch, analyste à la banque LBBW. « La tendance de l’industrie allemande est actuellement à la baisse, mais au moins à un rythme plus lent ».

L’économie toujours à la peine

Pour rappel, l’Allemagne, un pays très exportateur, a vu son PIB reculer l’an dernier, plombé par l’affaiblissement du secteur industriel. Ce, en raison de la hausse du coût de l’énergie après le début de la guerre en Ukraine en février 2022, de l’inflation et de la baisse de la demande mondiale. Si une lente reprise est annoncée depuis le deuxième trimestre, le rebond économique 2024 s’annonce malheureusement faible.

Une réalité confirmée ce jeudi par une révision à la baisse des prévisions de croissance de l’institut Ifo, qui prévoit désormais une stagnation du PIB germanique, contre une légère croissance de 0,4 % initialement anticipée. L’exécutif berlinois prévoyait même qu’elle atteigne 0,3%.

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Pire, l’économie allemande pourrait même se contracter cette année, de -0,1%, après avoir déjà reculé l’année précédente de -0,3%, selon des prévisions automnales d’un autre institut, IfW Kiel, publiées mercredi. Les signaux positifs observés en milieu d’année ne se sont donc pas confirmés. Ce qui fait dire à Timo Wollmershäuser responsable des prévisions chez ifo : « L’économie est bloquée et languissante tandis que d’autres pays ressentent la reprise. »

Olaf Scholz se dote d’un budget

Dans ces conditions, et après des difficiles négociations, le chancelier Olaf Scholz et ses alliés au pouvoir ont conclu début juillet un accord de principe sur le budget 2025. D’un montant global de 481 milliards d’euros, ce budget prévoit 78 milliards d’euros d’investissements, ce qui est un record, et des emprunts nets de 43,8 milliards.

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Néanmoins, il reste un trou de 17 milliards d’euros à combler entre les prévisions de recettes et de dépenses. Le gouvernement d’Olaf Scholz compte résorber cet écart grâce à des recettes supplémentaires générées par une accélération de l’activité économique. Ce qui est loin d’être évident au regard des dernières prévisions de croissance de l’institut Ifo et ifW. A noter aussi : le projet de budget pour 2025 est moins généreux en termes d’aide militaire à l’Ukraine, ramenée d’environ huit milliards d’euros cette année à quatre milliards.

(Avec AFP)

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