dimanche, septembre 8

Taux : la Fed surveille de près la courbe du chômage aux Etats-Unis

Si les yeux de la Réserve fédérale sont toujours rivés sur les chiffres de l’inflation, un autre indicateur inquiète aussi l’institution américaine. Selon le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic : « Compte tenu des circonstances qui nous attendent – érosion du pouvoir de fixation des prix et ralentissement du marché du travail –  j’ai rééquilibré mon attention sur les deux côtés du double mandat pour la première fois depuis début 2021 », a-t-il déclaré ce mercredi. Autrement dit, sur l’inflation et le marché du travail.

Pour rappel, la Fed a une double mission: assurer la stabilité des prix et garantir le plein-emploi.

Jusqu’ici, pour contrer la flambée de l’inflation, qui a été en 2022 au plus haut depuis plus de 40 ans, la Fed a relevé ses taux, qui se trouvent actuellement dans la fourchette de 5,25 à 5,50%. Cela a pour effet de desserrer la pression sur les prix, en faisant ralentir l’activité économique. Ainsi, en juillet, l’inflation (CPI) est tombée à 2,5% sur un an, soit plus proche que jamais de sa cible de 2%.

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Le taux de chômage grimpe à 4,3%

Dans le même temps, ce resserrement de politique monétaire a fait ralentir l’économie… et par conséquent la dynamique de l’emploi. Le taux de chômage a grimpé à 4,3% en juillet. Celui d’août sera publié vendredi, et est attendu à 4,2%.

« Le marché du travail continue de s’affaiblir, mais il n’est pas faible », a souligné Raphael Bostic, qui dispose en 2024 du droit de vote tournant au sein de comité de décision de la Fed.

Il a précisé avoir des échanges avec les employeurs de la région d’Atlanta, qui disent « qu’ils embauchent avec plus de prudence », et que « certains cherchent même à réduire les effectifs. Mais rares sont ceux qui envisagent des licenciements ». « Certains craignent que des licenciements massifs ne ternissent leur réputation », a encore souligné le responsable.

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Raphael Bostic a indiqué ne pas sentir « de panique imminente parmi les contacts professionnels. Cependant, les données et nos commentaires sur le terrain décrivent une économie et un marché du travail en perte de vitesse ».

« L’avantage est que le ralentissement de l’activité alimente une baisse continue et bienvenue du rythme de l’inflation », a-t-il salué, précisant toutefois n’être « pas tout à fait prêt à crier victoire sur l’inflation ».

Vers une première baisse des taux en septembre

Dans ce contexte, le 23 août, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell, a clairement ouvert la porte à une première baisse des taux lors de la prochaine réunion de l’institution, prévue les 17 et 18 septembre, quelques semaines avant la tenue des élections présidentielles américaines du 5 novembre.

« Le temps est venu pour un ajustement de politique » monétaire, a bien affirmé Jerome Powell. Le président de la banque centrale, qui s’exprimait lors de son traditionnel discours à Jackson Hole (Wyoming), assure que sa « confiance a augmenté quant au fait que l’inflation est sur un sentier durable de retour à 2% », la cible fixée par le mandat de la Fed.

« La direction à prendre est claire, le rythme des baisses de taux dépendra des données à venir, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre des risques », entre maintien du plein-emploi et contrôle de l’inflation, a aussi précisé Jerome Powell.

Cette déclaration s’inscrit dans la continuité des conclusions de la dernière réunion de la Fed les 30 et 31 juillet, où plusieurs membres de l’institution avaient « souligné que les récents progrès dans la lutte contre l’inflation et la hausse du chômage plaidaient en faveur d’une baisse de 25 points de base ».

Si cet avis n’était pas tout à fait majoritaire, la grande majorité de ces cadres soulignait que « si les données poursuivent dans la direction attendue, il serait probablement approprié d’assouplir la politique monétaire lors de la prochaine réunion ». Le compte-rendu du FOMC pointe également la « confiance » de ses membres face à des données qui « soulignent que l’inflation va vers la cible » de 2%.

(Avec AFP)

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