mardi, mai 21

Accélérer R&D et investissements ou comment Virbac prépare 2023… et sa croissance à dix ans

La période de fin d’année est généralement celle que l’on consacre aux bonnes résolutions. C’est le moment où on affine les stratégies et les plans de développement et où on se projette dans l’avenir, à court et moyen terme. C’est exactement ce qu’a fait Virbac, qui annonce en cette fin 2022, une accélération à la fois des montants consacrés à la recherche et développement mais aussi aux investissements, dont ceux dédiés à asseoir l’empreinte du laboratoire en France. Et le tout, s’il est annoncé pour 2023, doit porter la croissance des prochaines décennies.

Effet de traîne à long terme

Ce mouvement d’accélération semble confirmer que tout va bien pour le groupe né à Carros, qui a publié en septembre dernier des résultats du premier semestre 2022 tout à fait satisfaisants. Virbac enregistrant une croissance plus forte que celle de son marché, à 12% pour l’entreprise française contre 6% pour le marché considéré au premier trimestre, 3,5% au second trimestre.

Le spécialiste des produits pour les animaux de production et les animaux de compagnie récolte aussi le fruit de ses choix, dont certains exigent de la patience avant de produite totalement l’effet escompté. C’est le cas par exemple de ce positionnement sur le marché nord-américain, où une acquisition avait été faite de la plateforme de distribution iVet, considérée comme un levier capable d’accompagner l’entrée sur ce marché. C’est elle qui distribue notamment Veterinary HPM, qui fait partie de la gamme petfood en laquelle le laboratoire français croit fortement pour lui permettre de pénétrer correctement les Etats-Unis. « Cela va prendre du temps, mais nous y croyons dans la durée. Nous allons entrer peu à peu dans les cliniques, former les vétérinaires, C’est long car plusieurs acteurs sont concernés, c’est très différent du vaccin où le vétérinaire est seul décisionnaire », expliquait alors Sébastien Huron, son directeur général.

L’innovation, levier essentiel pour asseoir la compétitivité

Virbac qui est donc dans une dynamique positive et qui annonçait en septembre dernier consacrer une enveloppe de 60 millions d’euros à des investissements industriels, de compétitivité, de capacité, de rénovation de certains de ses sites. Enveloppe déjà plus conséquente de 20 millions d’euros que celle précédemment accordée. Mais une enveloppe qui finalement sera de 100 millions d’euros en 2023. Soit 40 millions supplémentaires qui doivent notamment servir des investissements fonciers ponctuels, de l’ordre de 20 à 25 millions d’euros, afin d’étendre l’empreinte du groupe en France de façon à préparer les opérations à venir, des opérations à plus long terme, pour les prochaines décennies. On rappelle que Virbac dispose d’un projet de centre d’excellence mondiale dédié à la fabrication de produits biologiques à destinée vétérinaire, dont l’enveloppe dédiée est de 50 millions d’euros. Les premières études d’ingénierie ont démarré et trois années de travaux de construction sont prévus avec une disponibilité opérationnelle estimée à 2027.

L’Innovation qui est clairement, dans un marché très concurrentiel où des phénomènes de concentration se sont produits, le nerf de la guerre ou plutôt de la compétitivité. C’est 8,5% du chiffre d’affaires – qui a atteint un milliard d’euros l’exercice précédent – qui sera consacré en 2023 à la R&D. Une volonté de s’appuyer fortement le portefeuille de projets pour leur donner une pleine mesure. La recherche et le développement qui accompagnent les défis de chaque segment où des défis de bien-être animal et de réponses plus fines aux besoins est valeur de différenciation.

A noter que la petfood constitue aussi un levier de croissance en Chine.

Chiffre d’affaires attendu en hausse

Par conséquent, Virbac annonce une croissance du chiffre d’affaires de l’ordre de 4% à 6%. Et un EBIT qui est dégradé du fait des investissements en R&D menés. Pas de quoi, pour autant, modifier l’objectif d’un ratio d’EBIT ajusté, à 20% pour 2025-2030. La part du chiffre d’affaires consacrée à la R&D devrait ensuite s’établir à 6,5%. Reste à Virbac à continuer de cocher les cases projets réussis, R&D bien menée, éventuelles acquisitions pertinentes et possibles – Sébastien Huron avait expliqué être en recherche active mais regretté qu’il « n’y ait pas d’actifs intéressants et abordables pour nous » – le tout en tenant compte aussi du contexte inflationniste et général, capable d’avoir un effet sur la dynamique du chiffre d’affaires.

Un Virbac qui accélère donc et dont la capacité à investir, à prendre des risques – même s’ils sont mesurés – de nature à faire du bien dans un contexte économique qui demeure incertain. Pour rappel, Virbac emploie 5.100 collaborateurs et a réalisé en 2021, un chiffre d’affaires de 1,064 milliard d’euros. Le laboratoire dispose de sites de production dans 10 pays et de centres de R&D sur les 5 continents.

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