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Aéronautique : Aura Aero obtient le feu vert pour l’envol de son avion biplace électrique

Aura Aero va bientôt pouvoir faire voler son premier avion électrique. Le constructeur toulousain a annoncé, ce 22 avril lors du salon aéronautique de Friedrichshafen en Allemagne, avoir obtenu de l’agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) un permis de voler pour Integral E, son avion biplace électrique.

L’appareil va pouvoir débuter sa campagne d’essais en vol dans les prochaines semaines en vue d’obtenir sa certification. L’aéronef avait réalisé, en février dernier, un premier tour de piste sur le tarmac de l’aéroport Toulouse-Francazal en émettant un bruit plutôt discret. L’Integral E compte sur cet atout pour proposer une offre complémentaire aux avions biplaces thermiques développés par Aura Aero (l’avion de voltige Integral R et la version pour la formation des pilotes Integral S).

« La version électrique permet de réduire le niveau sonore de l’avion et de diminuer ses émissions carbone », faisait alors remarquer le président d’Aura Aero Jérémy Caussade.

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Club fermé des petits avions électriques

L’Integral E rejoint le club très fermé des avions électriques dans la catégorie CS-23 (accueillant jusqu’à 19 places). Le Pipistrel Velis Electro, fabriqué par le constructeur slovène Pipistrel, est devenu en 2020 le premier avion électrique au monde à recevoir une certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne. En France, fin février, le Toulousain Beyond Aero a réalisé le premier vol d’un avion ultra-léger doté d’une pile à combustible à hydrogène et de batteries électriques, prélude au développement d’un avion d’affaires électrique à propulsion hydrogène.

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L’Integral E doit faire son premier vol avant l’été. (Crédits : Rémi Benoit)

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Lors du salon de Friedrichshafen, Aura Aero a d’ailleurs signé un accord avec la Fédération norvégienne de sports aériens, Norges Luftsportforbund, pour l’achat d’un exemplaire d’Integral E.

« La fédération opérera cet avion électrique pour tracter les planeurs au centre national de vol en planeur », précise la société.

Rampe de lancement pour le futur avion régional hydride

Les compétences acquises pour Integral E doivent servir de rampe de lancement pour le développement d’un projet beaucoup plus ambitieux, ERA, un avion de transport régional hybride de 19 places, dont l’entrée en service n’est pas attendue avant 2028, mais qui totalise déjà plus de 500 précommandes.

« L’Integral E servira de base d’apprentissage pour ERA puisque ces deux appareils partagent un certain nombre de points communs », confirme Jérémy Caussade.

A commencer par les moteurs électriques Engineus fournis pour les deux avions par Safran, pouvant atteindre 800 volts et laissant entrevoir, à terme, un temps de recharge rapide.

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Sur ce programme, Aura Aero a révélé la semaine dernière avoir franchi deux jalons clés. La société vient de lancer les premiers grands appels d’offres en vue de sélectionner les fournisseurs pour la fabrication de l’avion. D’autre part, en vue de l’obtention de la certification des autorités européennes et américaines pour son avion ERA, dont l’entrée en service est prévue avant 2030, Aura Aero a signé avec l’EASA un contrat en amont du processus de certification de l’avion.

« Cet accord est une étape majeure dans le programme et peut être considéré comme le démarrage officiel du processus de certification d’ERA », commente Wilfried Dufaud, co-fondateur et directeur exécutif d’Aura Aero.

Luc Tytgat, haut représentant auprès du directeur exécutif de l’EASA, souligne pour sa part qu’Aura Aero est « la première société à coopérer avec l’agence européenne dans le domaine des avions électriques régionaux ».

« Nous sommes convaincus que l’Aviation Générale et les ETI sont de bons incubateurs pour le développement de solutions innovantes et que les leçons tirées de cet accord contribueront à la décarbonation du transport aérien et à l’emploi futur de technologies vertes dans l’aviation », ajoute-t-il.

Levée de fonds à trois chiffres espérée en 2024

En parallèle du développement de ses avions, le constructeur toulousain entend boucler une levée de fonds massive en 2024. Aura Aero a déjà levé 62 millions d’euros depuis sa création (dont 35 millions rien qu’en 2023) et projette pour cette année un nouveau tour de table bien au-delà des 100 millions d’euros. Une nouvelle opération qui lui permettra de continuer à étoffer son effectif. Passé de deux à plus de 250 salariés en quatre ans, Aura Aero espère recruter encore une centaine de salariés cette année.

2024 doit aussi marquer, pour la jeune société, le dépôt du permis de construire pour sa future usine d’avions électriques de 40.000 m2, toujours à l’aéroport Toulouse-Francazal. Un projet à 150 millions d’euros dont le montage financier est en cours de finalisation et qui devrait faire intervenir des collectivités mais aussi des acteurs privés. L’usine doit entrer en service en 2027 et employer à terme 1.500 personnes.

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Jérémy Caussade, cofondateur d’Aura Aero. (Crédits : Rémi Benoit)

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