dimanche, mai 5

Airbus brûle beaucoup de cash pour augmenter la production d’avions

Sans surprise, Airbus fait mieux que Boeing au premier trimestre. Contrairement à son rival américain hier, le constructeur européen a affiché des résultats financiers dans le vert ce jeudi, portés notamment par une remontée des livraisons d’avions commerciaux. Mais pas de quoi pavoiser non plus avec certains indicateurs de rentabilité en baisse et une importante dépense de cash pour appuyer la montée en puissance de la production.

C’était attendu : la hausse des livraisons à 142 avions commerciaux a eu un impact sur le chiffre d’affaires. Celui-ci augmente d’un milliard d’euros par rapport à la même période l’an dernier et tutoie les 13 milliards. Mais c’est avant tout un retour au niveau d’il y a deux ans, le début d’année dernière ayant été complexe sur le plan de la production d’avions commerciaux. Sans compter que le chiffre d’affaires d’Airbus Helicopters recule nettement (-9 %) et que celui de Defence & Space progresse doucement (+4,3 %).

« Nous avons présenté les résultats du premier trimestre 2024 dans un contexte opérationnel qui ne montre aucun signe d’amélioration. Les tensions géopolitiques et sur la chaîne d’approvisionnement se poursuivent. Dans ce contexte, nous avons livré 142 avions commerciaux », a analysé Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus.

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Rentabilité contrariée

Dans ce contexte, le résultat opérationnel (Ebit – profit avant intérêt et taxes) dépasse tout de même les 600 millions d’euros, contre moins de 400 millions d’euros au premier trimestre 2023. Ce qui est plutôt positif. Mais Airbus s’appuie aussi sur un résultat ajusté pour éliminer des éléments non récurrents comme la plus-value réalisée sur la vente partielle d’Airbus OneWeb Satellites, et là le résultat est clairement moins satisfaisant avec un recul net par rapport à l’an dernier.

Cela n’empêche pas le bénéfice net de progresser pour atteindre 595 millions d’euros sur le trimestre.

Comme Boeing la veille – qui a brûlé pas moins de 4 milliards de dollars de cash en un trimestre – Airbus a affiché un flux de trésorerie disponible largement négatif. L’avionneur européen a dû consommer de la trésorerie à hauteur de 1,8 milliard d’euros, soit le double de l’an passé à la même période. Mais contrairement à son concurrent américain, empêtré dans les problèmes de qualité, il s’agit surtout d’appuyer la montée en puissance de sa production. Dans un communiqué, Airbus a ainsi indiqué que cela « reflète principalement la constitution de stocks prévue résultant de l’exécution de la montée en puissance de l’ensemble des programmes ».

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L’A350 va passer à 12 avions par mois

Guillaume Faury s’est d’ailleurs réjoui de la bonne dynamique commerciale de début d’année : « Nous avons entamé 2024 avec des prises de commandes solides dans l’ensemble de nos activités. » De quoi pousser encore un peu les feux pour l’A350 pour les prochaines années.

La forte dynamique des gros-porteurs conforte notre décision d’augmenter la cadence de production de l’A350 à 12 appareils par mois en 2028. Nos plans de montée en cadence se poursuivent, soutenus par les investissements dans notre système de production tout en nous appuyant sur nos piliers fondamentaux que sont la sûreté, la qualité, l’intégrité, la conformité et la sécurité », a annoncé le patron d’Airbus.

De fait, Airbus a enregistré une hausse de ses commandes nettes avec 170 exemplaires et aucune annulation. Surtout, son carnet de commandes s’est enrichi de pas moins de 71 A350. Et il vient d’annoncer la vente de 30 A350-900 à la low cost indienne Indigo.

Léo Barnier

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