mardi, mai 7

Airbus cherche la parade au rachat de son équipementier Spirit Aerosystems par Boeing

Si les difficultés de Spirit Aerosystems pèsent essentiellement sur Boeing, Airbus est tout de même concerné. L’équipementier américain est aussi sous-traitant de l’avionneur européen sur deux programmes d’avions commerciaux. Or, le rachat à venir de Spirit Aerosystems par Boeing va venir chambouler la situation. Comme l’a déclaré Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, à l’occasion des résultats trimestriels jeudi : « Nous ne voulons pas que des lots de travail importants soient fournis par notre principal – et seul concurrent. »

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Le patron d’Airbus fait ainsi référence à l’usine de panneaux en composites pour les A350 de Kinston aux Etats-Unis et celle pour les voilures en composites des A220 à Belfast en Irlande du Nord, qui sont stratégiques pour le constructeur.

« Nous regardons de près la situation de Spirit étant donné la décision de Boeing », a-t-il ainsi déclaré, conscient de la nécessité de sécuriser rapidement ses sources d’approvisionnement alors que les négociations préliminaires entre Spirit et Boeing ont débuté le mois dernier.

« Nous sommes au début du processus. Nous sommes entrés en discussions avec Spirit sur les solutions potentielles » a indiqué Guillaume Faury, refusant d’en dire plus sur les solutions en question ou sur le calendrier des négociations. Un rachat des activités réalisées par Spirit pour Airbus semble évidemment une possibilité, mais le constructeur européen veut étudier toutes les options.

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Des garde-fous sur la qualité

Interrogé sur les soucis de qualité de Spirit Aerosystems, Guillaume Faury a quelque peu botté en touche. « Je ne peux pas commenter pour Spirit en général. Comme vous le savez, nous avons deux lots de travail principaux confiés à Spirit, qui viennent de sites quasiment dédiés à Airbus », explique ainsi le patron d’Airbus.

« Nous suivons ces sujets avec Spirit depuis des années, nous les soutenons avec des équipes sur sites assez importantes pour s’assurer que le travail qu’ils font pour nous correspond à toutes nos attentes, que les problèmes identifiés sont corrigés et qu’il y a des boucles vertueuses pour apprendre de ces situations. Ils font eux-mêmes face à des difficultés sur les chaînes d’approvisionnement comme nous pouvons les connaître. Le niveau de compréhension et de partenariat que nous avons avec Spirit est bon, voire très bon pour gérer leur situation complexe », a tout de même ajouté Guillaume Faury.

Léo Barnier

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