samedi, avril 27

Assurance chômage : Gabriel Attal promet l’entrée en vigueur de nouvelles règles cet automne et précise les pistes à l’étude

Après un séminaire du gouvernement à Matignon aux allures de conseil des ministres consacré au travail, Gabriel Attal est venu expliquer au journal de 20H00 de TF1 sa volonté d’avancer sur le dossier de l’assurance chômage en évoquant les leviers pour la réformer et un calendrier.

30 milliards d’économies d’ici à 2025

Et pour cause : les dépenses sociales comme l’indemnisation des chômeurs sont clairement dans le viseur de l’exécutif après le dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, soit 15,8 milliards d’euros de plus que les prévisions du gouvernement, lequel exclut d’augmenter les impôts. Dix milliards d’euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, mais des économies supplémentaires seront à trouver dès cette année, a prévenu le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Et « au moins 20 milliards » d’économies sont déjà prévus pour 2025. Parmi les pistes envisagées, l’exécutif privilégie une nouvelle réforme de l’assurance chômage après celles controversées de 2019 et de 2023. Le Premier ministre a demandé à la ministre du Travail Catherine Vautrin de « préparer de nouvelles négociations » pour une « vraie réforme, plus globale » finalisée cet été pour « une entrée en vigueur à l’automne ».

Trois pistes

Le chef du gouvernement a cité trois pistes. La durée d’indemnisation du chômage qui peut aller aujourd’hui jusqu’à 18 mois. « L’une des pistes est de la réduire de plusieurs mois »,a-t-il dit en fixant un plancher : ne pas aller en« dessous de 12 mois ». Autre piste, le temps de travail nécessaire au cours des dernières années pour bénéficier du chômage. Dernière piste, toucher à la dégressivité de l’indemnisation, option qui n’a pas sa préférence.

Objectif : « Atteindre le plein emploi » et augmenter les recettes de l’Etat via les cotisations sociales et les impôts payés par les personnes en activité. Et par ricochet réduire le déficit public. Gabriel Attal vise toujours un déficit représentant 3% du PIB en 2027. La trajectoire pour y parvenir sera présentée mi-avril (avec les prévisions de déficit pour les trois prochaines années) et des propositions pour l’année prochaine seront faites en juin.

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Interrogé sur une taxe sur les superprofits des entreprises pour remplir les caisses, le Premier ministre a répondu ne « jamais (avoir) eu de dogme sur le sujet », rappelant que les énergéticiens et les laboratoires de biologie avait déjà été soumis à une taxe spécifique. Faut-il aller plus loin? « C’est une piste que l’on peut poursuivre », a-t-il dit.

« Mais j’ai deux lignes rouges », a ajouté le chef du gouvernement : « ne pas augmenter les impôts des classes moyennes des Français qui travaillent ou des Français qui ont travaillé toute leur vie et qui gagnent toujours un peu trop pour avoir des aides mais jamais assez pour pouvoir s’en sortir convenablement tout seuls », ni ceux « pour ce qui permet de financer le travail des Français ».

 « Désmicardiser » la France

Gabriel Attal a par ailleurs souhaité, pour « désmicardiser » la France, « revoir le système des allégements de cotisations » pour que cela  incite « davantage à augmenter » les bas salaires.

« On a un système qui fait que, en fait, il n’y a plus beaucoup d’intérêts pour quiconque d’augmenter les salariés qui sont au SMIC. L’employeur, ça lui coûte très cher, le salarié au SMIC, il va à la fin gagner moins », a justifié le Premier ministre. « Il faut avoir des allègements de cotisations qui incitent davantage à augmenter les salariés », a-t-il insisté, indiquant avoir confié une mission « à deux économistes qui vont vous faire des propositions au mois de juin sur le sujet ».

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