jeudi, mai 9

Des grèves pendant les JO de Paris ? « De nombreux agents publics ont envie que cet événement réussisse », affirme Stanislas Guerini

C’est la grande inconnue qui persiste pendant la période des JO (du 26 juillet au 11 août pour les JO et du 28 août au 8 septembre pour les Jeux Paralympiques). La France, pays organisateur de l’événement sportif mondial, va-t-elle être ralentie dans son rôle d’hôte par des mouvements sociaux ? A cette question, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a indiqué samedi sur Franceinfo qu’« un peu moins de 100.000 agents publics seront directement mobilisés » dans l’organisation des Jeux olympiques. Aussi, le ministre ne croit pas à une grève pendant cette période.

Il y aura, de plus, “beaucoup d’agents publics qui seront parfois en amont des Jeux olympiques, mobilisés, par exemple, pour délivrer des visas, parce qu’il y a un surcroît d’activité dans nos services (…). La fonction publique sera extraordinairement mobilisée”, a poursuivi le ministre.

La semaine passée, une source proche du dossier a indiqué après une réunion de préparation des JO que le gros des effectifs de fonctionnaires mobilisés viendrait de la police (25.000 agents déployés) et de l’armée (20.000).

Des préavis de grève déposés

Mais dans un contexte de concertations pour réformer la fonction publique, les deux principaux syndicats du secteur, la CGT et Force ouvrière (FO), ont déposé des préavis de grève.

LA CGT demande notamment “des recrutements pérennes, des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux, (…) des droits aux congés, au télétravail choisi et à la déconnexion”. FO réclame de son côté une meilleure rémunération des fonctionnaires.

“Je ne crois pas qu’il y aura de grève pendant les Jeux olympiques et paralympiques, ce n’est pas le sentiment que j’ai quand j’échange avec de nombreux agents publics qui ont envie que cet événement réussisse”, a estimé samedi Stanislas Guerini.

Le ministre assure vouloir “accompagner” les agents publiques impliqués dans l’organisation des JO, avec par exemple “des places en crèche, des chèques emploi service universel”, en plus des primes.

En mars, il a annoncé que des primes de 500 euros (“accroissement temporaire d’activité” et “contrainte” ponctuelle sur les congés), 1.000 euros (“accroissement temporaire d’activité” et contrainte “soutenue”) et 1.500 euros (mobilisation “particulièrement élevée, dans la durée” et “forte limitation” des jours de congés) seraient prévues en fonction de l’impact des Jeux sur l’activité du service et la prise de congés.

Les policiers restent vigilants

Dans ce contexte, les syndicats policiers, qui menaçaient de perturber les Jeux olympiques, se sont félicités de leur publication vendredi au Journal officiel, tout en restant prêts à se mobiliser.

Les deux principaux syndicats de gardiens de la paix, Un1té et Alliance, faisaient pression depuis plusieurs jours sur le gouvernement, notamment le ministère de l’Economie qu’ils accusaient de “blocage”.

Mercredi, un premier décret publié au Journal officiel a entériné la revalorisation d’une indemnité (Ijat) pour les CRS. Puis vendredi, trois autres mesures indemnitaires, dont une prime mensuelle de voie publique de 50 euros pour certains agents à partir du 1er juillet, puis 100 euros à partir de juillet 2025, ont été publiées.

Toutes ces mesures étaient prévues dans un protocole signé en 2022.

La prime JO, annoncée en janvier et portée jusqu’à 1.900 euros pour les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France, ne fait pas l’objet d’un décret au Journal officiel, s’agissant d’une mesure exceptionnelle qui n’a pas vocation à devenir pérenne.

Elle a néanmoins été confirmée dans un courrier cosigné par le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, envoyé mercredi aux organisations syndicales. Les “engagements (qui) ont été pris envers les forces de sécurité intérieure (…) seront bien tous honorés”, peut-on lire.

“La confiance n’excluant pas le contrôle, nous restons vigilants et prêt, le cas échéant, à nous mobiliser de nouveau massivement”, ajoute toutefois le syndaicat Alliance Police Nationale l’organisation, qui menaçait de perturber le parcours de la flamme olympique, qui doit arriver à Marseille le 8 mai.

JO de Paris 2024 : Comment garantir la présence d’athlètes palestiniens ?

Les athlètes palestiniens devraient être “six à huit” aux JO de Paris, où le Comité international olympique les invitera s’ils ne parviennent pas à se qualifier, a indiqué vendredi son président Thomas Bach dans un entretien exclusif à l’AFP.

“Nous avons pris l’engagement clair que, si aucun athlète ne se qualifie sur le terrain, le comité national olympique (CNO) palestinien bénéficiera d’invitations”, a annoncé le dirigeant. Interrogé sur l’ampleur de ces invitations, il a ensuite évalué le nombre de représentants palestiniens à “six ou huit” à Paris selon le résultat des qualifications, “qui sont encore en cours dans un certain nombre de disciplines”.

Le système d’invitations olympiques n’est pas réservé aux Palestiniens mais à tout CNO qui ne parvient pas à qualifier d’athlètes, au nom de “l’universalité olympique” permettant de rassembler toutes les nations, au delà de la seule élite sportive.

Le CIO se retranche enfin derrière sa “solution à deux Etats”, puisque les CNO israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d’Oslo. Par ailleurs, “il n’y a eu aucune violation de la Charte olympique, ni par le comité israélien ni par le comité palestinien”, a insisté Thomas Bach vendredi, alors que le CNO russe avait placé sous son contrôle les organisations sportives de régions ukrainiennes occupées.

(Avec AFP)

Lien source : Des grèves pendant les JO de Paris ? « De nombreux agents publics ont envie que cet événement réussisse », affirme Stanislas Guerini