lundi, avril 29

Économies budgétaires : le ministre des Comptes publics « ouvert » à toutes les pistes

Toutes les options sont sur la table du gouvernement pour rétablir la situation des finances publiques. Invité sur Sud Radio ce vendredi, le ministre délégué aux Comptes publics, Thomas Cazenave, s’est dit vendredi « ouvert » à toutes les propositions pour trouver des économies, trois jours après l’annonce du dérapage du déficit à 5,5% du PIB en 2023.

Interrogé sur la possibilité de réaliser des économies sur les soutiens publics à l’aide à la personne, Thomas Cazenave a assuré être « ouvert à tout ». « On a devant nous un chantier important, celui du redressement des finances publiques. Je ne vais pas commencer à dire chaque fois que quelqu’un émet une idée : non, c’est très peu pour nous », a-t-il poursuivi au lendemain d’une réunion à Bercy avec des parlementaires de la majorité et de l’opposition sur le redressement des finances publiques.

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Questionné sur une éventuelle désindexation des pensions de retraite par rapport à l’inflation en 2025, le ministre a temporisé. « On a indexé les retraites sur l’inflation. C’est 5,4% d’augmentation des pensions de retraite », a-t-il exposé. « C’est tout frais, ça a coûté 14 milliards d’euros au budget de l’Etat (…) et tout de suite on voudrait nous amener à ce qui va se passer l’année prochaine », s’est étonné Thomas Cazenave.

« Dans les quatre mois qui sont devant nous, j’ai proposé à chaque président de groupe de le recevoir individuellement. Une fois qu’on aura vu l’ensemble des présidents de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat, que toutes les propositions seront sur la table, alors on pourra construire le budget 2025 », a-t-il expliqué.

« Quand on a pour objectif de ramener le déficit public sous les 3% (du PIB en 2027, ndlr), quand je rentre dans des discussions avec nos partenaires, avec notre majorité, je ne vais pas commencer à mettre des lignes rouges partout », a-t-il conclu.

Cazenave écarte une hausse de TVA

Thomas Cazenave a assuré qu’une hausse de TVA n’était pas « au programme », mais qu’il n’était « pas anormal de revoir un certain nombre de dispositifs comme (…) l’assurance chômage ». Sur les aides à la personne, « je ne vais pas écarter a priori des pistes instruites par la Cour des comptes et qui identifient 1 milliard d’économies potentielles », a-t-il enfin glissé.

Mercredi, la Cour des comptes avait recommandé de supprimer la TVA à taux réduit à 10% pour certaines prestations de services à la personne, comme le soutien scolaire ou le « petit bricolage ».

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« La distinction entre le taux intermédiaire de 10% et le taux normal de 20% repose sur des critères sinon arbitraires, du moins non explicités », estime la juridiction. L’éligibilité de « certaines activités (par exemple le petit bricolage, le soutien scolaire, l’assistance administrative) » paraît en particulier « discutable », selon la Cour des comptes.

Face à ce constat, l’institution recommande de mettre fin à la TVA réduite à 10% et d’assujettir l’ensemble des activités au taux normal de 20%, « à l’exception de celles qui relèvent des besoins sociaux, soumises au taux de 5,5% ».

Une réunion à Bercy pour trouver des pistes

Le gouvernement a réuni jeudi à Bercy des parlementaires pour tenter de s’accorder sur de nouvelles coupes budgétaires, deux jours après l’annonce du dérapage du déficit 2023, un rendez-vous qui a toutefois débouché sur peu de propositions d’économies.

Mercredi soir, le Premier ministre Gabriel Attal a réaffirmé sur TF1 le « cap » de son gouvernement : ramener le déficit en dessous de 3% du PIB en 2027, un effort chiffré à 50 milliards d’euros par la Cour des comptes. 10 milliards d’euros d’économies ont déjà été actés pour 2024, et 20 milliards de coupes sont annoncés pour 2025.

Mais des « économies supplémentaires » seront nécessaires dès 2024, selon le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire, alors que le déficit public s’est établi à 5,5% du produit intérieur brut en 2023, bien au-delà des 4,9% initialement prévus par l’exécutif. L’effort reposera non seulement sur l’Etat, mais aussi sur la Sécurité sociale et les collectivités territoriales, dont les représentants seront reçus le 9 avril à Bercy.

L’objectif est d’anticiper autant que possible la préparation du budget pour 2025, en identifiant d’ici la « fin juin » les premières pistes d’économies, a détaillé Gabriel Attal.

(Avec AFP)

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