mercredi, mai 8

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Adie veut renforcer son maillage

Permettre à des hommes et femmes sans emploi ni capital de créer leur propre activité et d’en vivre. C’est ce en quoi croit Maria Nowak, économiste engagée lorsqu’elle fonde en 1989 l’Adie, ou Association pour le droit à l’initiative économique, une association reconnue d’utilité publique.

Une manière de réduire les inégalités d’accès à l’entrepreneuriat. En s’attaquant d’abord à la question, cruciale, du financement des projets. « Notre mission est de financer par le microcrédit et d’accompagner des personnes qui veulent créer et développer leur entreprise, partout en France », explique Sébastien Chaze, directeur de l’antenne régionale qui compte 37 salariés. « Le microcrédit, ce sont des prêts de 12.000 euros maximum qui permettent de financer des personnes lorsque les banques classiques de sont pas en mesure de financer leur projet. Nous nous adressons notamment à des personnes au chômage ou aux minimas sociaux, qui peuvent être à leur compte mais n’arrivent pas à convaincre leur banquier. Car il faut du temps pour écouter et étudier les demandes de financement de ces personnes. Quand on n’a pas d’apport, pas de garantie, le circuit bancaire n’est pas calibré pour financer le risque. Or ce temps, on l’a au sein de l’Adie ». L’association peut être contactée « par un simple coup de fil, ou dans une de nos agences. On étudie rapidement les besoins – 5.000 euros en moyenne. Il peut s’agir d’acheter ou de réparer un véhicule, d’investir dans du stock, de se constituer une trésorerie. Tout ce qu’il faut quand on démarre seul avec peu d’argent ».

Et à ce financement est adossée une offre d’accompagnement, assurée par les salariés de l’association ainsi que par son réseau de 80 bénévoles. « Notre accompagnement permet de sécuriser tout ce qui relève des papiers. On sait que l’administratif peut faire peur quand on se lance. On est aussi présent sur les volets marketing, commercial … Que ce soit en agence ou en ligne ».

Plus de 12.000 entrepreneurs financés depuis 1996

Depuis l’implantation de l’Adie en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en 1996, plus de 12.000 entrepreneurs ont été financés, dont 1.400 sur la seule année 2023. « Aujourd’hui, surtout depuis 15 ans avec la création du régime de microentreprise, on peut facilement entreprendre. Les projets que nous finançons se trouvent dans des domaines d’activités très variés : le commerce, les services, les services à la personne … ». Et Sébastien Chaze de citer quelques exemples représentatifs de cette diversité : station de lavage écologique de véhicules, fabrication de fromage de chèvre, poseur de fibres, ou encore studio d’enregistrement.

Et globalement, la méthodologie Adie porte ses fruits. Au bout de trois ans, 81% des entreprises financées sont encore en activité. De même, parmi les 40% de porteurs de projets bénéficiaires de minimas sociaux, 80% en sont sortis au bout de trois ans d’activité. « Notre action marche et nous aimerions la faire connaître à plus de personnes car nous sommes encore assez peu connus. Nous avons envie d’aller chercher tous ceux qui hésitent. On le fait par des actions sur le terrain, comme une campagne prévue en juin. On le fait aussi dans nos 9 agences et 20 permanences en région ». Des points de rencontre dont le nombre est appelé à croître dans les prochains mois, avec l’ouverture d’une agence à Martigues et une autre à Aix-en-Provence, dédiée cette fois à l’entrepreneuriat féminin. « Les femmes rencontrent plus de freins, notamment dans l’accès au crédit bancaire. Elles souffrent également plus souvent du syndrome de l’imposteur. C’est sur tous ces freins que nous voulons travailler ».

L’association, qui a été très impliquée dans le Plan Marseille en Grand, et plus particulièrement dans le capital Jeune créateur, entend également renforcer son action dans les quartiers de la Cité phocéenne, où l’envie de d’entreprendre est particulièrement forte.

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Adie

*Marseille Business est la chronique éco de La Tribune et BFM Marseille. Une chronique consacrée au décryptage de l’économie du territoire, de ses enjeux, de ses réussites et de ses problématiques. Tous les mardis, un invité vient ainsi raconter son parcours, apporter son éclairage, discuter des tendances et détailler sa stratégie.

La chronique est animée par Sophie Hebrard pour BFM Marseille et Laurence Bottero, rédactrice en chef Méditerranée-Afrique du quotidien économique La Tribune.

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