lundi, avril 29

Israël : l’armée promet « une riposte » à l’attaque iranienne, Netanyahou ne dit mot sur la réaction israélienne

Malgré les appels de nombreux pays, Etats-Unis en tête, à éviter un embrasement au Moyen-Orient, Israël va riposter à l’attaque sans précédent lancée par l’Iran dans la nuit de samedi à dimanche. Par la voix du chef d’état-major de l’armée, le général Herzi Halevi, l’armée de l’Etat hébreu a promis lundi « une riposte ».

Conseil de guerre

Israël va « riposter au lancement de ces si nombreux missiles, missiles de croisière et drones sur le territoire de l’Etat d’Israël », a-t-il déclaré en visitant la base de Nevatim, dans le sud du pays, endommagée par les tirs iraniens. « Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger l’État d’Israël, et nous le ferons à l’occasion et au moment que nous choisirons », a ajouté l’amiral Daniel Hagari, également présent lors de la visite de la base de Nevatim.

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Présidé par Benjamin Netanyahou, le cabinet de guerre israélien s’est réuni dimanche puis lundi, mais le Premier ministre, sous très forte pression, est resté silencieux sur la forme que pourrait prendre une éventuelle riposte. Lundi soir, Benjamin Netanyahou s’est contenté d’appeler la communauté internationale à « rester unie » face à « l’agression iranienne, qui menace la paix mondiale » et a tenu à saluer « le soutien des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et d’autres pays pour contrecarrer l’attaque iranienne ».

Dilemme

Sous pression, Benjamin Netanyahou prend son temps pour rendre sa décision. Doit-il frapper vite et fort au risque de l’embrasement ou jouer la montre pour empocher des gains diplomatiques ? Des ministres sont en revanche montés au créneau. Parmi les faucons, Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité intérieure qui dès la nuit de l’attaque a plaidé pour une réplique « écrasante. » Le chef de l’opposition l’a taclé. « Demander aux ministres de ce gouvernement d’adopter un comportement responsable est mission impossible, mais ils doivent au moins cesser de pérorer dans les médias en menaçant l’Iran », a écrit Yair Lapid sur X.

L’ancien Premier ministre Ehud Barak a fustigé ceux « qui veulent mettre le feu à tout le Moyen-Orient » et accusé Benjamin Netanyahou de n’obéir qu’à « des raisons personnelles de survie politique. »

Washington ne veut pas d’une guerre étendue avec l’Iran

Alliés historiques d’Israël, les Etats-Unis ont d’ores et déjà dit ne pas vouloir « d‘une guerre étendue avec l’Iran » , et prévenu qu’ils ne participeraient pas à une opération de représailles contre l’Iran. Alors qu’ils ont contribué à défendre Israël lors de l’attaque iranienne, le Royaume-Uni et la France ont pris leur distance. Le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, a exclu une participation de son pays à une riposte et le président français Emmanuel Macron a appelé à éviter un « embrasement » régional.

Israël joue gros dans cette affaire car sans ses alliés occidentaux et arabes -Jordanie et Arabie saoudite-, son Dôme d’acier et ses chasseurs auraient probablement été saturés par le feu iranien. La coalition tactique menée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, et impliquant des pays de la région comme la Jordanie, est un projet qu’Israël avait en tête depuis plusieurs années. En septembre 2022 encore, Israël avait dit souhaiter la formation d’une « coalition de dissuasion » contre l’Iran et avait sollicité l’aide de nombreux pays, dont la France, sans que cela n’aboutisse.

Ce gain est donc précieux pour le pays, a fortiori alors que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken évoquait fin-mars un risque pour Israël de « s’isoler davantage », au regard du lourd bilan civil de la guerre avec le Hamas à Gaza.

Paradoxalement, cette union sacrée face à l’Iran « limitera la liberté d’action pour sa réponse », notait sur X dimanche matin Tamir Hayman, le directeur de l’Institut d’études sur la sécurité nationale (INSS) et ancien militaire. Pour ne pas froisser ses alliés, Israël pourrait donc temporiser d’éventuelles représailles. Ce ne sera « pas frontal » pronostique Jean-Loup Samaan, chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI), pour qui une telle option ne recueillerait pas l’aval américain.

Un diplomate d’un pays ayant participé à la coalition a dit à l’AFP être « satisfait » que « la ligne des faucons » ne l’ait pas emporté au cours du week-end.

« On leur dit : travaillons ensemble à la désescalade, il y a une fenêtre d’opportunité où vous avez la sympathie de l’opinion », commente le diplomate, ajoutant : « rien n’est exclu à ce stade ».

Gaza bombardée

L’armée israélienne a bombardé lundi la bande de Gaza, après avoir affirmé que l’attaque iranienne ne la ferait pas dévier de ses objectifs face au Hamas, allié de l’Iran, cible de son offensive menée depuis plus de six mois dans le territoire palestinien. Pour le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, les victimes de cette frappe étaient des « terroristes » agissant contre Israël. L’armée israélienne a par ailleurs annoncé que quatre soldats avaient été blessés en territoire libanais. Le Hezbollah avait affirmé auparavant avoir activé des « engins explosifs » au passage de soldats israéliens ayant traversé la frontière.

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