vendredi, avril 26

Le comparateur Affinicia ouvre son premier centre d’appels français à Rouen

La multiplication des opérateurs de téléphonie, des fournisseurs d’énergie et d’Internet ou encore des assureurs a donné naissance à une foultitude d’intermédiaires censés aider le consommateur à trouver son chemin dans cette jungle tarifaire.

Fondé en 2017 par Florian Bardey, le comparateur Affinicia, basé à Asnières, est, comme d’autres, né de cette prolifération d’offres. L’enfant a grandi vite. Passé expert dans la vente par téléphone « multi-produits » qu’il se flatte d’avoir industrialisée grâce à la data analyse, le groupe revendique 20 millions d’euros de chiffres d’affaires et croit possible de passer le cap des 50 millions dans les trois ans.

« L’activité d’appels sortants n’est pas rentable en France »

Cumulant les offres d’une quinzaine de partenaires (TotalEnergies, Vattenfall, ENI, SFR, Bouygues, Free…), il semble en effet installé sur une pente ascendante dans un métier de la relation client pourtant bousculé ces derniers temps (Cf. les déboires du courtier en énergies jechange.fr [*] en Nouvelle-Aquitaine).

En un peu plus de cinq ans, « plus de 1,5 million de Français ont souscrit un contrat d’énergie, de télécoms ou d’assurance par notre intermédiaire », nous assure sa direction.

Le groupe, qui n’emploie qu’une petite trentaine de salariés en direct, doit en fait sa croissance au maillage de centres d’appels sous-traitants qu’il s’est constitué au Maghreb et dans plusieurs pays africains francophones.

Aujourd’hui, plus de 1.000 téléconseillers opèrent pour son compte depuis ces plateformes offshore.

« L’activité d’appels sortants n’est pas rentable en France où le coût du travail est trop élevé », justifie son directeur général adjoint, Christian Leclerc.

Un centre appels « premium » localisé en France

Mais le durcissement de la réglementation sur le démarchage téléphonique, en même temps que les nouvelles exigences qualitatives de ses opérateurs partenaires, poussent Affinicia à internaliser une partie ses services.

L’entreprise ouvrira donc dans quelques jours son premier centre d’appels français à Rouen.

Ici, pas de démarchage, seuls les coups de téléphone entrants des particuliers, ferrés via Internet ou les réseaux sociaux, seront traités contre la promesse d’un conseil cousu main.

« Ce sera la vitrine premium de notre activité », résume son DGA.

Lequel attend manifestement beaucoup de cette future plateforme.

« Je souhaite qu’un appel sur trois débouche sur une vente. »

À la clef, le recrutement d’une cinquantaine de collaborateurs en CDI, dont une majorité de « commerciaux experts » dans le courant de ce premier semestre. L’effectif devrait doubler à horizon 2025 après l’emménagement dans un immeuble de plus de 1.000 mètres carré acquis par le confondateur Florian Bardey sur la rive droite de Rouen.

Dans l’intervalle, les équipes opéreront depuis un plateau de bureaux loué par la Matmut dans l’un des principaux quartier d’affaires de la Métropole rouennaise.

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(*) Repris il y a peu par Selectra à la barre du tribunal, au détriment d’Affinicia, également candidat, dont le projet a été écarté.

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Rouen se rêve en place forte de la relation client

Mordre les mollets de Lille, Nancy ou Lyon, devenues en quelques années des bastions de la relation client ? L’agglomération rouennaise en rêve. Non qu’elle soit dernière de la classe. Elle abrite aujourd’hui une quarantaine de centres d’appels qui emploient quelque 3.000 personnes, mais en garde encore sous le pied, selon l’agence de développement économique de la Métropole.

« Rouen n’a pas atteint le niveau de saturation qui touche certaines villes. Autrement dit, il est plus facile d’y trouver des candidats à l’embauche dans une activité très gourmande en emplois », affirment ses dirigeants.

Rouen Normandy Invest, qui vient de créer un « club de la relation-client » prospecte donc activement dans cette direction dans l’espoir de combler une partie du déficit en emplois tertiaires dont souffre la ville encore très marquée par son héritage manufacturier.

« Qu’on le veuille ou non, les entreprises industrielles recrutent encore majoritairement au masculin, nous manquons d’opportunités pour les conjointes », théorise le vice-président de la Métropole en charge de l’économie.

Abdelkrim Marchani en espère également un effet roboratif sur le taux de chômage. « 75% des demandeurs d’emplois du bassin sont des bacheliers sans qualification, et ce secteur a ceci d’intéressant qu’il permet d’embaucher des gens sur leurs seules aptitudes et pas forcément sur leurs diplômes », rappelle-t-il, glissant au passage qu’un autre opérateur est sur le point de poser ses valises à Rouen « avec à la clef une centaine de créations d’emplois ». Preuve que le jeu en vaut la chandelle.

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