dimanche, avril 28

Jeux olympiques de Paris 2024 : les entreprises entravées demandent un « dispositif de compensation intégrale »

Les entreprises et leurs salariés ne veulent pas être les dindons de la fête olympique. Dans un courrier transmis aux ministères concernés, le comité de suivi de la charte sociale du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris « réitère sa demande aux pouvoirs publics d’un dispositif de compensation intégrale pour les entreprises et les salariés qui se verraient empêchés dans leur activité du fait des JOP et des mesures de sécurité qu’ils imposent ». Ce courrier, dont l’AFP a obtenu copie, est signé des co-présidents du comité, l’ancien leader de la CGT, Bernard Thibault, et la représentante du patronat, Dominique Carlac’h.

Face aux « modifications dans l’organisation du travail, des horaires, du recours au télétravail, de la prise des congés payés ou pour d’autres mesures », le comité souhaite « des dispositifs d’adaptation qui apparaîtront nécessaires pendant ce moment exceptionnel ».

« C’est la concertation et la négociation qui doivent prévaloir dans les entreprises privées, publiques et administrations », écrivent ses co-présidents. Depuis plusieurs mois, Bernard Thibault appelle l’exécutif à « bien apprécier l’impact » pour les entreprises touchées par l’événement (du 26 juillet au 11 août).

Une indemnisation si les entreprises ont connu un « préjudice anormal »

Les entreprises dont l’activité sera fortement entravée pourront éventuellement réclamer après les Jeux olympiques une indemnisation si elles ont connu « un préjudice anormal ». En clair, une baisse de chiffre d’affaires drastique. Le recours au chômage partiel est aussi envisagé.

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Au cœur de l’incertitude, les bateliers de la Seine s’inquiètent notamment de l’arrêt de leur activité. Et pour cause, la Seine sera fermée à la navigation plusieurs jours pendant les Jeux. D’abord le 26 juillet, lors de la cérémonie d’ouverture, mais aussi lorsqu’elle accueillera deux épreuves olympiques. « On ne veut pas que notre effort soit sacrificiel », résume Olivier Jamey, président de la communauté portuaire de Paris (CPP), qui regroupe tant les bateaux-mouches, que les restaurants ou encore les cimentiers du fleuve.

De son côté, Evrard de La Hamayde, co-fondateur de la compagnie Green River Cruises, dont cinq de ses bateaux électriques participeront à la cérémonie d’ouverture, est convaincu qu’elle « sera magique ». Néanmoins, il commence lui aussi à s’inquiéter : « On nous a promis que ce serait une très belle année, mais plus on avance dans le temps, moins on en est sûr, car on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé », s’inquiète-t-il auprès de l’AFP. « Entre mi-juillet et fin août, c’est les mois où l’on travaille le plus », ajoute-t-il, craignant de devenir « la variable d’ajustement ».

On se souvient aussi qu’après des mois de polémiques, Emmanuel Macron, mi-février, a finalement décidé de renoncer au déplacement des bouquinistes des quais de Seine à Paris à cause de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, pour le plus grand bonheur des intéressés.

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