lundi, mai 6

Les bénéfices sociaux et environnementaux des petits commerces révélés dans une étude

Ils nous fournissent nos livres, nos vêtements ou notre pain quotidien. Ils participent de l’attractivité des quartiers. Ils animent les rues ou les boulevards. Mais les petits commerces peuvent aussi se parer d’une multitude d’autres vertus pressenties par la population mais rarement documentées. Ces effets positifs, la Société d’Economie Mixte (SEM) Paris Commerces a justement cherché à les objectiver dans une étude (*) qui a été rendue publique il y a quelques jours.

Réalisé en partenariat avec Datactivist, un spécialiste de l’Open Data, et la Métropole Rouen Normandie, elle a été menée auprès de 200 commerçants, riverains et parties prenantes dans neuf villes grandes et petites du Nord et du Sud de la France (Paris, Marseille, Nîmes, Aix-en-Provence, Saint-Ouen, Duclair, Elbeuf-sur-Seine, Le Trait et Rouen).

Ses conclusions sont instructives. Il en ressort que les commerces de proximité peuvent revendiquer pas moins de « 18 effets sociaux et environnementaux » positifs en lien avec la sécurité, le cadre de vie, la santé ou la solidarité. Ou pour le dire autrement, 18 types de services quotidiens rendus gratuitement aux habitants. Lesquels services pourraient difficilement être assurés, à une telle échelle, par des fonctionnaires ou des agences publiques.

L’étude a ceci d’intéressant qu’elle montre que ces interventions prennent des formes très variées. Celles-ci vont du partage de savoir-faire à l’entretien du patrimoine, en passant par la propreté de la rue, la réduction des déchets, l’aide aux plus démunis ou l’assistance aux personnes en cas d’accident notamment. « On est les premiers à aller voir si c’est OK, à appeler les secours voir si tout va bien. Et cela une fois par mois, je dirais », raconte par exemple un épicier nîmois cité dans l’enquête.

« Une forme d’intelligence collective »

« Ce qui m’a le plus surpris, c’est la pluralité des effets du commerce, relate Allysson Pallisser, doctorant au centre de sociologie de l’innovation de l’école des Mines en charge du programme de recherche. Elle témoigne d’une forme d’intelligence collective qui gagne à être mieux reconnue ». Parmi les externalités positives les plus inattendues, l’intéressé cite en exemple le soutien émotionnel aux clients en difficulté, l’adresse à des aides spécialisées voire même l’assistance pour des démarches administratives. « Dans l’ensemble, le soin et l’attention portée aux gens est très forte », observe-t-il.

Pour Emmanuelle Hoss, directrice de Paris Commerces, ces constats invitent à reconsidérer le commerce de proximité. Et au passage les politiques publiques qui le concerne. « Si nous réintégrons ces externalités positives dans nos calculs, la rentabilité  du commerce de proximité ne se résume plus à l’équation basique coûts/bénéfices. Il faut lui adjoindre ce que le projet rapporte à la communauté, en faisant évoluer le droit au bail par exemple ».

Dans cette perspective, la SEM a lancé une deuxième phase d’étude qui vise « à rendre économiquement concrets les apports qualitatifs des petits commerces ». Les conclusions devraient être connues à la fin de cette année. C’est à suivre.

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(*) L’étude Excom est consultable sous le lien suivant : https://drive.google.com/file/d/17Lx49L_0_ciM7m8flZ9d9214A7ieSM8g/view

Lien source : Les bénéfices sociaux et environnementaux des petits commerces révélés dans une étude