dimanche, mai 5

Une baisse des intentions de recrutement en Nouvelle-Aquitaine, dans la moyenne nationale

L’année 2023 fait toujours figure d’année record en matière d’intentions d’embauche en Nouvelle-Aquitaine puisque les chiffres 2024 de l’enquête sur les besoins de main d’œuvre (BMO) de France Travail marquent le pas. Le nombre de projets de recrutement est en recul de 7 % par rapport à l’année dernière, une évolution conforme à la moyenne nationale (-8%), alors que les niveaux avaient doublé en dix ans.

30 % des établissements de la région envisagent de recruter (en baisse de 3,3 % sur un an), ce qui correspond à 313.000 projets d’embauche, dont 41 % concernent des emplois saisonniers. Bien qu’impactés par une conjoncture un peu moins favorable depuis la fin de l’année 2023, ces volumes de prévisions restent cependant conséquents. Ils fournissent d’ailleurs une image plutôt fidèle des tendances du marché de l’emploi, sachant que 77 % des employeurs qui avaient annoncé une intention d’embauche en 2023 ont réalisé au moins un recrutement et que 40 % des embauches réalisées n’étaient elles pas programmées.

Services et agricultures en tête

Le secteur des services reste le principal pourvoyeur d’emplois, avec 180.800 projets d’embauche, dont 70 % dans les services aux particuliers (47 400 projets dans l’hôtellerie/restauration notamment, 42 600 dans la santé et l’action sociale). L’agriculture et l’industrie agroalimentaire figurent en deuxième position, avec 61 600 recrutements prévus, suivis de l’industrie manufacturière. En baisse de 18,7 %, les intentions d’embauche dans la construction traduisent le ralentissement du secteur, avec des disparités entre le second œuvre et la rénovation qui recrutent toujours beaucoup, tandis que le gros œuvre et la construction accusent le coup.

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enquête besoins main d'oeuvre france travail

Cliquez sur les images pour les agrandir. (crédit : France Travail)

Sans surprise dans une région très agricole et touristique, les premiers besoins pour 2024 concernent les métiers de viticulteurs et d’agriculteurs, avec une forte part d’emplois saisonniers, ceux de l’hôtellerie/restauration, ainsi que les métiers en tension, dans la santé notamment. En matière d’emplois non saisonniers, les plus fortes hausses sur ces cinq dernières années concernent les aides ménagères chez les particuliers, les cuisiniers et les serveurs de café-restaurant. A noter également que la moitié des prévisions d’embauche concerne des TPE de moins de 10 salariés.

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Des difficultés de recrutement en recul

Pour 2024, les employeurs anticipent en revanche moins de problèmes de recrutement que l’année dernière. La part des projets jugés difficiles est en baisse de près de 5 points sur un an, à 66 %. La construction, la santé/action sociale et les services aux entreprises (particulièrement le transport) figurent parmi les principaux secteurs en tension.

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Le manque de candidats et l’inadéquation des profils arrivent en tête des explications avancées par les employeurs pour justifier ces difficultés. Pour y remédier, les entreprises misent sur la formation, les efforts pour rendre les offres plus attractives, mais aussi l’intérim. France Travail met en avant plusieurs dispositifs qui ont fait leurs preuves pour les accompagner dans leur démarche de recrutement : l’immersion en entreprise, avec une application qui permet aux établissement de se faire connaître pour accueillir des stagiaires, mais aussi la méthode de recrutement par simulation favorisant l’identification des compétences, dont l’utilisation a progressé de 25 % en Nouvelle-Aquitaine en 2023.

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(*) L’enquête « Besoins en Main-d’œuvre (BMO) » est une enquête réalisée chaque année par France Travail avec le concours du CREDOC portant sur près d’1,7 million d’établissements en France par voie postale ou électronique. Cette enquête mesure les intentions de recrutement des employeurs pour l’année à venir, qu’il s’agisse de créations de postes ou de remplacements, mais n’intègre pas les administrations de l’État et les entreprises publiques. En Nouvelle-Aquitaine, 161.200 établissements ont été interrogés entre octobre et décembre 2023 et 37.500 ont répondu au questionnaire.

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