dimanche, mai 19

JO 2024 : ces spécialistes qui font que la flamme ne s’éteint jamais

Quand elle avait 17 ans, Perrine Lac s’est fait tatouer les anneaux olympiques sur le bras en rêvant de prendre un jour part aux Jeux. Dix ans plus tard, cette ancienne sportive de haut niveau, en judo et en handball, a trouvé « une autre façon de faire les JO qui lui va très bien aussi » : elle sera gardienne de la flamme.

Sapeur-pompier en Gironde, elle fait partie des 26 membres de la sécurité civile sélectionnés pour cette mission. Le 21 mai, elle prendra son tour à Bergerac (Dordogne) et s’arrêtera six jours plus tard au Futuroscope (Vienne). Pour vivre ce « rêve d’enfant », elle a pris sur ses congés, car elle travaille au Délirium Café à Bordeaux. « C’est vu avec mes patrons, ça a été un grand oui quand je leur ai parlé de ce projet », apprécie-t-elle.

Comme les 99 heureux élus, issus de la gendarmerie, de la police nationale, de l’armée et donc de la protection civile, elle a répondu à un appel au volontariat. Il fallait envoyer un CV et une lettre de motivation. Parmi les critères : l’investissement dans le tissu associatif et la condition physique. Perrine Lac a, certes, renoncé à une carrière sportive de haut niveau, mais elle continue de pratiquer de manière intensive. Adepte de CrossFit, elle est aussi passionnée de rugby – elle a joué en Fédérale 2 et en équipe de France pompiers. Elle a aussi goûté au 7 et, sur les écrans de son bar, elle suivra particulièrement les tournois qui ouvriront la quinzaine olympique.

Le major de police Jean-Max Fontvieille a, lui aussi, entrevu les Jeux olympiques quand il était au pôle France de boxe française. Alors en lice pour intégrer les sports de démonstration à Barcelone en 1992, la discipline n’avait pas été retenue. Rendez-vous manqué, mais les JO sont restés « dans un coin de [sa] tête ». À 51 ans, ce responsable départemental (Haute Savoie) recrutement et formation est entraîneur de boxe dans le domaine associatif ainsi que formateur aux techniques et à la sécurité en intervention auprès de ses collègues – en plus d’être un triathlonien accompli. Un profil qui l’a aussi amené à postuler pour protéger la flamme dans la bulle de sécurité. Il portera finalement la tenue décontractée de gardien, et c’est pour lui « une manière de prendre part à la fête ».

Avant d’être gendarme, Charlène Fristchman était, elle, basketteuse en National 2. Génération Céline Dumerc et Tony Parker. « J’ai eu l’opportunité d’allier mon sport favori et mon métier », raconte l’adjudante à la bridage de Schirmeck (Bas-Rhin) qui sera mobilisée pour la flamme du 17 juin à Nice au 7 juillet à Blois. « Une expérience unique » qu’elle prend à cœur : « La symbolique du feu sacré est intéressante, car c’est toute la beauté de l’événement. On est chargé de veiller sur ces lanternes, avec la flamme originelle allumée à Olympie, pour qu’elles ne s’éteignent jamais. Il y a tout un aspect technique derrière ».

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Ils dorment avec

La mission n’est pas si simple que ça : il convient de maîtriser l’outil allumant la torche des relayeurs, qu’il faut aussi éteindre correctement, les lanternes doivent être « bichonnées » et éventuellement ravitaillées en paraffine. Sur le parcours, il faut être sur le qui-vive en cas d’incident – c’est déjà arrivé.

Une fois la journée terminée, les gardiens dorment avec leur lanterne, ce qui leur vaut le surnom de nounous. Sans compter la logistique autour. « Lors de la journée test à Troyes, je me suis rendu compte de l’ampleur que ça a : la foule, l’aspect sécuritaire, relate Charlène Fristchman. Il faut rester concentré sur sa mission, ne pas se laisser happer par les à-côtés ou être impressionné. Les stars, ce sont les relayeurs. Nous, on est en coulisses pour que tout se passe bien ».  

Solen Cherrier

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